Délai d’envoi des contributions : le 15 mai 2024
Publication en ligne : juillet 2024
Délai d’envoi des contributions : le 15 octobre 2024
Publication en ligne : décembre 2024
Responsable des no 37 et 38 :
Corina IFTIMIA corina.iftimia@usm.ro
Biographie langagière et dynamique de La langueLes deux numéros 37 et 38 réuniront des travaux consacrés à la réflexion autour de la biographie langagière, concept mis en rapport avec celui de la dynamique de la Langue (en sens saussurien).
Le concept de biographie langagière est assez ancien et fait référence au contexte linguistique où se déroule la vie d’un individu. Il est apparu en 1977 chez Richterich et Chancerel, dans leur ouvrage intitulé L’identification des besoins des adultes apprenant une langue étrangère. À l’origine, ce concept s’appliquait au domaine de la didactique des langues pour examiner le rapport du futur apprenant avec la langue qu’il se proposait d’apprendre : ses connaissances préalables, les objectifs à atteindre, les motivations et les sanctions.
Les perspectives s’élargissent avec des travaux récents qui offrent des définitions plus affinées du concept en question. Chez Cuq, par exemple, « la biographie langagière d’une personne est l’ensemble des chemins linguistiques, plus ou moins longs et plus ou moins nombreux, qu’elle a parcourus et qui forment désormais son capital langagier » (Cuq, 2003, p. 36 37). Il s’agit donc de la totalité des expériences langagières d’un individu qui le construisent et le définissent le long de son existence.
Avec le professeur émérite Julien Kilanga de l’Université d’Angers, France, on retrouve le cadre institutionnel de l’applicabilité de ce concept. Il définit la biographie langagière comme « la vie des langages ou des langues dans un contexte donné ou à travers la vie d’un individu, locuteur de ces langues » (Kilanga, 2006, p. 95).
La biographie langagière est devenue dernièrement un outil d’investigation qui permet de mettre en évidence le parcours de l’acquisition d’une ou de plusieurs langues d’une personne le long de sa vie, dans le contexte culturel, affectif, identitaire, sociolinguistique vu dans sa dynamique. Elle possède aussi une importante dimension évaluative et auto-évaluative des usagers de la langue qui est intéressante à explorer.
On est donc devant deux perspectives complémentaires d’analyse : une qui vise la biographie langagière d’un groupe, d’une collectivité et une qui est centrée sur l’histoire personnelle, unique d’un individu (Barbot, 2000). Mais là encore, on signale que la biographie langagière individuelle « sera influencée par l’environnement familial, mais aussi culturel (situation de monolinguisme ou de plurilinguisme, langues obligatoires à l’école) et social (mobilité à l’étranger : immigration, séjour professionnel, tourisme) » (Barbot 2000).
Le concept de biographie langagière réunit deux domaines de recherche connexes, à savoir tout ce qui se rapporte à la dimension biographique d’un individu, avec les dérivés connus (autobiographie, récit (auto)biographique) et à la dimension linguistique de la vie d’un individu, ce qui a donné naissance à des termes tels : biographie/autobiographie linguistique, récits langagiers, histoires langagières.
Partant de ce constat, les deux numéros de la revue ANADISS proposent pour le dossier thématique plusieurs axes de réflexion :
Les contributeurs sont invités à respecter les normes éditoriales décrites ici.
Bibliographie :
BACHELART, D., & PINEAU, G. (Éds.). (2009). Le biographique, la réflexivité et les temporalités: Articuler langues, cultures et formation. L’Harmattan.
BARBOT, M.-J. (2000). Les auto-apprentissages. CLE International.
BLANCHET, P., & CHARDENET, P. (2011). Guide pour la recherche en didactique des langues et des cultures : Approches contextualisées. Agence universitaire de la francophonie Éditions des archives contemporaines. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01436588.
BONGAERTS, T. (2003). Effets de l’âge sur l’acquisition de la prononciation d’une seconde langue. Acquisition et interaction en langue étrangère, 18, 79 98. https://doi.org/10.4000/aile.1153
CUQ, J.-P. (2003). Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde. CLE International.
MUSINDE KILANGA, J. (2006). Biographie langagière et conscience plurilingue en contexte africain. In M. Molinié, Biographie langagière et apprentissage plurilingue (p. 95 101). Le Français dans le Monde.
LEJEUNE, P. (1975). Le pacte autobiographique. Seuil.
LEJEUNE, P. (2005). Signes de vie. Seuil.
LEJEUNE, P. (2013). Autogenèses. Les brouillons de soi 2. Seuil.
POUNGPINYO, Tarunthai, Impact de la biographie langagière des apprenants thaïlandais, conjoints de francophones, sur l’apprentissage du FLE en contexte hetero-homoglotte : analyse et proposition (thèse de doctorat)
RICHTERICH, R., & CHANCEREL, J.-L. (1977). L’identification des besoins des adultes apprenant une langue étrangère. Hatier.