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Apel 2019
Anadiss no. 28/2019
La diversité : significations, matérialités et pratiques discursives

Délai d’envoi des contributions : le 1er septembre 2019
Responsables du numéro : Sanda-Maria ARDELEANU sanda_ard@yahoo.com, Aimée-Danielle LEZOU KOFFI koffidanielle@yahoo.fr et Amadou Ouattara ADOU adouamed@yahoo.fr


Dans la dynamique des relations humaines, les migrations et les rencontres ont permis le constat et l’évaluation de la diversité. D’abord considérée comme une fatalité handicapante par les cultures conquérantes, la diversité sera exploitée pour dominer la différence. Au niveau analytique, elle résonne comme une véritable différance, au sens derridien… La rencontre des mondes, des civilisations connaitra un destin mercantile entre esclavage, colonisation, crimes légitimés et martyrs civilisationnels. Ensuite, la diversité semble avoir revêtu le manteau de l’acceptation de l’Autre et imposé l’obligation du vivre ensemble. Souci d’un vivre en symbiose et en équité relationnelle, les cultures en présence se tolèrent et jouent le jeu de l’humanité partagée. La diversité ne nie donc pas des tensions internes entre évolution sémantico-pragmatique et nécessité de régulation sociétale.

Historiquement, la diversité a d’abord été une interrogation sur l’absurdité supposée de l’altérité. Elle a donc pu être le point de départ des oppositions en tous les genres fondés sur l’étonnement. Elle est ensuite apparue comme une acceptation de la différence, expression d’un monde de différence. L’étranger n’est plus considéré comme étrange, tout humain est potentiellement étranger à l’autre. C’est donc l’essence étrangère de l’humain, à lui-même et aux autres, qui va engendrer la relativisation globale de la diversité pour, d’une part, en faciliter les acceptions et de l’autre, en faire une philosophie centrale de la gestion des relations interpersonnelles et inter-civilisationnelles. Invariablement, notre communauté humaine s’accepte comme village planétaire là où naguère on opposait sauvages et civilisés, indigènes et colons. Aujourd’hui on parle de la diversité humaine comme richesse culturelle tout comme on prône la biodiversité qui valide l’importance du vivre-ensemble.

Malgré tout, des biais existent. Dans une lecture de l’ouvrage The Enigma of Diversity : The Language of Race and the Limits of Racial Justice1 d’Ellen Berrey, Laure Bereni2 souligne qu’« en l’appréhendant [la diversité] comme un mot-clé plus que comme une doctrine cohérente, en s’intéressant à ses usages dans des contextes variés (…) elle est un discours d’élite qui déstabilise certains rapports sociaux plus qu’il ne change les règles du jeu ». Malheureusement et très souvent les discours d’ouverture, par effet de retour de balancier se révèlent comme des discours de rétrécissement (Bernard Dagenais, 2012).

Ce numéro d’ANADISS propose de continuer les débats qui se sont tenus à l’occasion du colloque international : « Diversité et développement : Spécificités, fragments, totalité, unité… », à l’Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan, Côte d’Ivoire), les 28/29/30 Novembre 2018. Plus précisément, il reprend à son compte les axes du colloque dans leurs dimensions linguistique et discursive :
(1) Penser la diversité ;
(2) Avatars de la diversité ;
(3) La gestion de la diversité,
(4) Les enjeux de la diversité

1Ellen Berrey, The Enigma of Diversity : The Language of Race and the Limits of Racial Justice, Chicago and London, The University of Chicago Press, 2015
2https://laviedesidees.fr/La-diversite-en-discours-et-en-pratiques.html

 

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